"Exister, c'est survivre à des choix impossible"
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Je ne sais vous mais j'ai en horreur ces sentences définitives : "exister c'est survivre à des choix impossibles". Sans déconner ? Et celle là "exister c'est rester vivant" ou bien encore "exister c'est éviter la mort".
Et puis, je vous avoue les filles que je kiffe très très modérément le new age fumeux, le mystico-mord moi le gnou sur les anges, le troisième œil et ouvre tes chakras nom d'une couille velue !
Tous ces gimmicks dont la série THE OA est truffée.
Prairie Johnson, une jeune fille aveugle adoptée, réapparaît brusquement sept ans après avoir été enlevée. Elle s'identifie désormais comme étant « The OA ».
Prairie a changé, hors son changement tout personnel de patronyme, elle a un ti truc de différent : Prairie était aveugle, elle ne l'est plus.
Prairie n'est pas disposée à relater les événement de ses sept dernières années jusqu'à ce qu'elle réunisse un aréopage de quatre personnes très différentes autour d'elle.
Elle leur raconte son épopée (car c'en est une) mais elle attend quelque chose d'eux en retour...
THE OA n'est pas économe de paraboles sentencieuses, elle va loin dans le mystique bazarisé bigarré :
... Et pourtant... THE OA est une petite merveille...
Il y a des séries qui tutoient la perfection formelle allié à un fond puissant, l'exemple le plus frappant en serait WESTWORLD.
Puis il y a des séries qui vous empoignent et qu'on aime presque malgré nous.
Cependant, je me dois de claquer tout de suite que THE OA est bien foutue : bien filmée et bien jouée.
Crée par créée par Brit Marling (qui incarne Prairie/OA) et Zal Batmanglij, THE OA déroule un récit cohérent (dans le genre) traversée par des vrais moments de grâce.
Le casting tient bien la baraque.
Brit Marling balance constamment entre le frémissement et l'inadéquation sociétale quant aux rapports humains élémentaires.
Le groupe qui se réunit autour d'elle est un modèle de représentation des minorités : une jeune activiste transgenre, une boule de nerf à fleur de peau (nénérvé donc), un jeune fumeur de ganja, une prof quinqua et un petit génie premier de la classe.
Mais on s'éloigne des visions photoshoppées des séries pour ado CW, ici c'est cheveux gras et acné, une gout du réalisme qui entrechoque frontalement l'odyssée (odyssée que oui et pour cause, celles et ceux qui visionneront THE OA saisiront l'allusion) barrée de Prairie.
Ils ne se fréquentent pas mais sont unis par la fascination qui éprouvent pour Prairie, qui se gouroutise à toutes blindes, qui leur demande de laisser leur porte ouverte avant de venir, on ne sait trop pourquoi si ce n'est (peut-être) pour instaurer un contrôle.
Puis, dans l'obscurité, Prairie raconte son enfance, sa cécité, son enlèvement et c'est passionnant.
Une certaine namie me reprochait le terme perchée mais je persiste, il y a un peu de ça. Il faut accepter une spiritualité un brin lourdaude matinée de EMI (expérience de morts imminente) à répétitions et quelques scènes venues de nulle part, un poil chargées parfois.
Mais THE OA est ainsi, elle ne compose pas.
Soutenue par une mise en scène qui passe du classicisme maîtrisé (le plus souvent) au bariolé baroque (parfois), bien aidée itou par une bande son impeccable, THE OA ose beaucoup -un générique de début qui débute à 10 minutes de la fin du pilote par exemple- et tombe juste la plupart du temps.
Enfin, un dernier épisode très réussi et un changement de perspective qui renverse notre regard. Ou pas. Très fort.
La bonne bonne nouvelle est la certitude d'une saison 2 car le nombre de questions restée ouvertes reste conséquent.
Il faut tout de même se fader le pilote les filles, qui n'est pas loin d'être un modèle de lenteur mais une fois que Prairie a réuni sa team et entame son histoire, on est littéralement happé.
Enfin...
...
Si l'on est happé.
Le final (magnifique à mon sens) est tout à fait révélateur.
Soit on le trouvera beau et poétique.
Soit l'on gloussera en dodelinant de la tête.
Par tronque les filles, ce qui à peu près certain...
C'est que THE OA ne vous laissera pas indifférentes !
Me revoilà par ici et je constate que nous avons toujours les mêmes "visionnages"..! J'ai regardé "The OA" un peu par hasard. Le pitch me semblait vu et revu, et c'est dire à quel point il n'est pas pertinent, tellement la série est bien loin du vu et revu.
RépondreSupprimerContrairement à beaucoup d'avis que j'ai lus, j'ai davantage apprécié les deux premiers épisodes que les suivants, où l'on découvre plus précisément ce qui est arrivé à la Prairie adulte. J'ai trouvé le récit de son enfance quasi-hypnotisant...
C'est une série que je conseille autour de moi, à un certain type de "public" néanmoins, parce que qu'on apprécie ou pas, "The OA" est pour moi "hors normes", à des lieues de ce qui se fait actuellement en termes de série (même si - avouons-le - je surkiffe aussi un "Designated Survivor" et ses complots mille fois revisités), et je suis vraiment sortie de "The OA" avec l'impression d'avoir vu un véritable OTNI (Objet Télévisuel Non Identifié). Et c'est assez rare pour être notifié.
Coucou lili.
SupprimerFait plais' de te revoir. tant que tu n'as pas été enlevée et séquestrée dans une grotte !!!! :d
Haha non, je me suis auto-enlevée et séquestrée avec un Master mais j'ai terrassé la bête alors ça va ! Plus qu'un semestre (et un mémoire) et l'affaire sera dans le sac...
RépondreSupprimerMais parce que j'ai un peu la flemme de m'y remettre, j'en profite pour regarder plein de chouettes séries et bouquiner... J'me suis même mise à la BD dis donc.