lundi 14 septembre 2015


Салют camarade !

Bienvenue en 1905 à Moscou qui n'est pas encore le siège de l'immense Russie, le Tasr préfère son palais de Saint Petersburg mais quand même, ce n'est pas le genre de bourgade que l'on confie au premier clampin. C'est pour cela que le Tsar Nicolas two a nommé gouverneur son oncle le Grand Duc Sergueï Alexandrovitch. 

Et ce dernier se tient sur son balcon, face à une foule hostile, une foule qui a faim et la faim cela ne se raisonne pas. Le grand Duc a déjà vidé tous les juifs de Moscou, il n'y a plus de fusibles entre le peuple et lui, plus de boucs expiatoires. 

C'est pour cette raison qu'il reçoit toute une fournées de légumes divers et (a)variés sur son balcon. Voulant s'essuyer le visage de la pulpe légumineuse, Sergueï Alexandrovitch laisse échapper (involontairement ?) son mouchoir blanc. 

C'est le signal convenu, l'armée défouraille consciencieusement dans la populace et provoque un véritable carnage. 

C'est le début de la fin pour le gouverneur, il n'est plus qu'un homme en sursis...

La paire Nury Robin après un formidable premier diptyque sur LA MORT DE STALINE (chroniqué ici) resserve un coup de rouge et nous plonge dans la première révolution russe avortée, répétition de la seconde qui aboutira à la dictature du prolétariat sans le prolétariat. 

Toujours adossé sur un dessin expressif, précis et sobrement coloré : 


le nouvel opus de la Mort de quelqu'un soit mais Russe est une réussite. 

Le trait est minutieux et le scénario, qui s'appuie sur un travail rigoureux, nous fait découvrir un épisode méconnu (en tout cas par moi) et nous montre un personnage complexe : le Grand Duc. 

Antihéros qui  n'aspire qu'à une vie paisible, tranquillité qui lui est refusée de par sa naissance. Au fond il n'a aucune aspiration à un poste de prestige ce Grand Duc, cet antisémite bonhomme et père aimant (ah le coup du père aimant). 

Le premier tome se concentre sur cette figure du Gouverneur et nous le rend presque attachant cet homme qui va mourir, qui ne peut y échapper et qui le sait. 

Le deuxième tome (un peu moins abouti) se focalise lui sur le grand Némésis de l'autocratie en place, le terroriste Georgi, tête pensante du réseau de lanceur de bombe. 

Ce n'est pas un idéologue ce Georgi, il fait plus Arsène Lupin du terrorisme révolutionnaire, dandy contrarié qui veut tromper son ennui. J'ai eu un peu plus de mal à adhérer à ce protagoniste qui me semble moins crédible. 

Cela dit, ces deux volets se lisent avec un réel plaisir et l'on retrouve l'amour du travail bien fait de nos deux compères. 

J'ai attaqué ma pile de récentes acquisitions bullesque par ces deux là, la mire est placée à la bonne hauteur. Le comics suivant va -t-il passer la barre ?


... Vous tiens au jus.

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