jeudi 6 août 2015


"Nous avons trois types de chemins pédestres mon bon Monsieur. Clairement balisés et hautement sécurisés. Du très facile au franchement familial. Vous suivez les flèches et le bitume qui serpente dans la vallée.
- Oui mais si l'on veut emprunter un sentier de traverse, voyez ? 

Là un clin d’œil et une mimique pour provoquer une adhésion complice. Peine perdue...

- Tutututut mon bon Monsieur ! Il est rigoureusement interdit de s'extraire du parcours fléché, Il faut suivre les balises, du point A au point B."

Et pourtant, parfois, certains itinéraires ne payant pas de mine dévoile tout le crayon..

De retour dans la maison de sa famille pour des obsèques, un homme encore jeune, sombre et nostalgique, retrouve les lieux de son passé et des images qu'il croyait oubliées. 

Le suicide d'un locataire dans une voiture au bout d'un chemin, sa rencontre avec une petite voisine, Lettie, qui affirmait alors que l'étang de derrière la maison était un océan.

Et les souvenirs de l'enfance, qu'il croyait enfuis, affluent alors avec une précision troublante... 



Le dernier roman de Neil Gaiman est une petite merveille. Encore.

Mais point ici de bataille cosmiques entre divinités oubliées, pas d'univers parralèlles délirants (quoique) mais un court récit dense et tendre sur l'enfance. 

Neil Gaiman l'affirme haut et fort : les adultes n'existent pas !


Comme le chantait Renaud, après l'enfance c'est quasiment fini... Neil abonde et nous livre ici son livre le plus personnel. 

Alors oui bien sûr le fantastique imprègne toujours autant les pages et diffuse son lot d'aventures, de créatures enchantées et de sorcières bénéfiques mais le ton n'est pas à l'épopée mais à une douce nostalgie. Du temps où l'on pouvait croire en toute innocence aux lutins, aux sorciers...

Une belle pépite sur la force de l'enfance, où un petit garçon se débat, lutte et l'emporte in fine mais au prix d'un quelque chose qui ne reviendra plus...

Très beau livre.

Alors oui les fées existent. C'est juste qu'on oublie...

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