samedi 1 août 2015



"Clafoutine ?
- Ah. Bonjour votre Bloguerie. 
- Qu'est-ce que...
- J'ai refait tous les calculs votre Bloguerie. Ils se sont trompés.
- Quoi ? Qui s'est trompé ?
- Vous savez ce que c'est une virgule oubliée, une erreur de racine.
- Heu... Non en fait, je ne sais pas ce que c'est. Si tu me disais simplement ce qui se passe Clafountine.
- Les Quinquas, ils ont tout faux sur les quinquas.
- Les quinquas..? Ah je vois. Très drole. Très fin. Cette allusion sur mon dépérissement inévitable. Oui j'ai bien conscience que je me rapproche à grandes foulées de la Cinquantaine mais ce n'était pas la peine de blanchir de craie ce tableau noir...
- Les Incas votre Bloguerie. Les Incas. 
- Ah... Ok... Mais heu... Qu'est-ce à dire les Incas ?
- Ce n'était pas 2012 votre Bloguerie.
- 2012 ?
- La fin du monde !
- Ooook. Eu tu as une nouvelle date Clafoutine ?
- Bientôt votre Bloguerie. Bientôt."

Bien le bonjour les filles. Aujourd’hui l'Apocalypse. La terminaison finale. La finitude de toutes choses. 

This is the End my friend...

Et là les aminches, il s'agirait d'être un brin rigoureux. Nous avons donc deux facteurs susceptible d'enclencher le processus ultime. 

Les causes endogènes.



Nous sommes directement responsables de notre extinction. 

Ben oui le monde ne tourne pas comme il devrait et comme le disait ce brave Morpheus : il y a une big balls dans le potage. 

Enfin c'était l'esprit. 

Mais peu ont le courage de prendre la pilule bleue (ou la rouge ?) et d'affronter la vraie réalité. On nous ment. 

Partout. 

Tout le temps. 

Mais un homme saura révéler la sombre vérité :




Alice et Julius, deux amnésiques s’évadent de la clinique psychiatrique où ils sont traités. 

En effet, Julius s’est donné pour mission de déjouer un terrible complot qui menace l’humanité. 

Poursuivis par la police, par des journalistes et par de mystérieux personnages de l’ombre, ils iront de péripéties en rebondissements jusqu’à l’incroyable révélation finale.




Jean Marcel Erre est un écrivain qui s'est fait une spécialité de nous faire marrer. Vaste et courageuse entreprise car le rire n'est jamais garanti et l'humour est une chose intime et ô combien personnelle. 

Mais j'avoue que cela fonctionne assez bien sur mes zygomatiques. Qu'il se penche sur le cinéma bis dans l’inénarrable SÉRIE Z ou qu'il s'attaque au mythe de Sherlock Holmes dans le tordant MYSTÈRE SHERLOCK , il touche toujours juste. 

Là JM s'emploie à démonter le complotisme sans frein qui ronge nos sociétés, les PMU, les rassemblements informels autour de la machine à café et les remugles viciés de l'Internet. 

Cet opus est tout aussi réussi que les autres. Il nous donne à lire quelques bons moments et je déconseillerai sa lecture au lit auprès de l'être aimé(e), vous le réveillerez à coup sûr avec vos gloussement amusés. 

JM table sur l'effet Y'A-T'IL des frères Zucker (un pilote dans l'avion , un flic etc.) : tous les gags ne font pas mouche mais leur empilement fait que si l'un ne fonctionne pas, on passe au suivant.

Mais ce n'est pas que de la pure déconne. JM Erre nous livre ici une analyse plutôt fine de notre capacité humaine à nous raconter des histoires et le twist final, ma foi, vaut le virage. 

Une bonne pioche, bien écrit, bien amené.

Mais bon...

On est humains les aminches (enfin la plupart d'entre nous) et quoi de plus humains que de se défausser et de se chercher des excuses : "c'est pas ma faute Madame/Monsieur !"

Les raisons exogènes.


La télé réalité est le ver blanc de l'humanité. C'est bien simple j'ai plus de respect pour un refrain de M Pokora que pour la moindre séquence de cette exhibition de têtes pleines d'eau qui croient qu'il faut laver la coquille avant de manger un œuf dur et que Victor Hugo est un remplaçant du PSG.

C'est peu dire que le livre de Jay Martel m'a interpellé : 

A l'insu de ses habitants, la Terre est depuis des décennies le programme de télé réalité le plus suivi de la galaxie. 

Tous se régalent depuis longtemps des aventures des Terriens, ces êtres primaires qui, à force de guerres, de pollution, de décisions irrationnelles, s'approchent chaque année un peu plus de l'autodestruction. 

Leurs aventures sexuelles, religieuses, politiques ont souvent été irrésistibles. Puis, peu à peu, l'audience a chuté. Les spectateurs se sont lassés. Inutile d'épiloguer : vous faites partie du spectacle, après tout, vous savez ce qu'il en est. 

Aussi les producteurs ont-ils décidé d'arrêter les frais. Et ils préparent en secret un dernier épisode destiné à marquer durablement les esprits : la fin du monde, prévue dans trois semaines. 

Un seul homme, bien malgré lui, va avoir la possibilité de sauver la planète. Scénariste has been un peu déplumé et travaillé par une libido dévorante, Perry Bunt va en effet lever le voile sur la conspiration. 

Hélas pour nous, il n'a pas grand chose d'un héros !

La télé réalité ultime ! Le Loft à l’échelle d'une planète. 

Jay Martel, dont c'est le premier roman, enquille les scènes loufoques et fait preuve parfois d'une dinguerie et d'une inventivité irrésistible. Quand Perry le héros voudra sauver son monde en prônant la bonté et la fraternité et créera sans le vouloir une nouvelle religion le Monpotisme (et sera dûment prophétifié le "Monpote") avec le mantra propre à tous mouvements spirituels : "le Donuts ne sera pour personne" : un grand moment. 

Jay égratigne au passage les médias, la politique américaine : 

"Une réelle prospérité, une foi religieuse particulièrement affirmé, une législation très souple en matière d'armes à feu: tout concourait à ce que ce soit aux Etats-Unis que se déroulent les programmes de Channel Blue qui marchaient le mieux. Oui, c'était un pays où le gouvernement assassinait des gens parce qu'ils assassinaient des gens et déclenchaient des guerres pour empêcher que des guerres ne se déclenchent."

PRIME TIME est un bouquin qui fait marrer. Franchement. D'aphorismes ravageurs, celui par exemple que j'apprécie particulièrement...

"Perry apprit que "pas de nouvelles" ne signifiait pas forcément "bonnes nouvelles" mais plutôt : "mauvaise nouvelle qui prend son temps"."


... En trouvailles jouissives (Elvis est un Alien et directeur du programme), Jay nous met entre les mains un chouette bouquin. 

Alors certes l'intrigue est un poil prévisible mais qu'importe. Vous connaissez ces feel good movies qui font du bien , peut-être pas des chefs d’œuvres hantant les cinémathèque (çui là au hasard) mais qui te donnent une patate souriante. Et bien de tels bouquins existent itou et PRIME TIME en fait indéniablement parti.

Alors la fin du monde d'accord mais au moins on partira en se tenant les côtes...

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