mercredi 8 juillet 2015


Oui je sais les aminches. Ce choix de vidéo amorçale peut sembler curieux. 

Mais outre que c'est la classe quand même le Bash' (l'une de ses plus belle chansons), AUCUN EXPRESS figure sur la playlist de Lynx, l'un des multiples héros du phénoménal roman de DOA : 

Les services secrets français viennent d'entrer en possession d'une information capitale : deux fûts d'un produit dangereux et toxique ont été achetés en Syrie par un citoyen libanais vivant en France. À quelques mois de l'élection présidentielle française, les risques d'un attentat terroriste sont au plus haut. 

Trois personnages vont se retrouver au centre d'une enquête mêlant de nombreux services de l'État et visant à retrouver ces deux fûts avant qu'ils ne soient utilisés : une jeune journaliste, Amel Balhimer, un espion infiltré dans un groupe terroriste, Karim Sayad (nom de code : Fennec) et enfin un agent surentraîné, nom de code : Lynx.

Le polar est noir comme un café sans sucre allongé au goudron. 

le constat que fait DOA (pour Dead On Arrival, un brin coquet poseur le Doudou ?) est désespéré et amer : les services secrets c'est de la merde merdifiée. Ils ne sont pas là pour nous protéger mais pour couvrir leur coup en mouillant l'officine d'en face si possible.


Il n'y pas de révélations finales dans CITOYENS CLANDESTINS, pas de twist démentiel "l'assassin était mort et c'était la grand mère, putaaaaainnn sa mèèèère !" mais une tension permanente et un réalisme implacable. 

Les personnages prennent une densité rare dans ce genre de texte. Il n'y a qu'à comparer avec le navrant JE SUIS PILGRIM qui nage dans les mêmes eaux mais beaucoup moins bien : une brasse coulée arthritique face à un crawl glissant et puissant.

On suit les trajectoires fracassantes des fracassé(e)s qui hantent ces pages au style sec et percutant. Le tueur au sang glacé, maître des basses œuvres et friand de sacs poubelles XXXXXXLLLLLLLLLL imperméables, la jeune journaliste idéaliste qui va vite comprendre comment ça marche et comment prendre le train du même nom et l'espion infiltré qui joue sa vie sur un fil de rasoir qui n'a plus vu sa joue depuis longtemps...

CITOYENS CLANDESTINS est assez magistral dans sa constructions, un poil flippant dans ce qu'il nous montre et franchement misanthrope dans le déroulé de son histoire. 

Toute la question est là les aminches : peut-on faire de la bonne littérature avec des bons sentiments ?

Je me doute de la réponse de DOA.

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