mercredi 6 août 2014

Salut les aminches. 

La joie de blogger, un article qui disparaît et impossible de remettre la main dessus.
Bon vous ne connaîtrez pas tout de suite mes aventures cinéphiles. Je sens monter un long chant de désespoir mais c'est ainsi. 

Je débute par le fait mon bilan des lectures estivales. Or donc LA RELIGION. 

Malte, mai 1565. Basé à Malte après la défaite de Rhodes en 1522, l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, qui se fait appeler « La Religion », attend l'invasion des Turcs. Les Ottoman, sont envoyés s'emparer de l'île.

Jean Parisot de La Valette, le Grand-Maître de l'ordre des Hospitaliers, fait appel à Mattias Tannhauser, un expert en arts militaires ottomans, pour l'aider à planifier la défense du Borgo, la capitale de l'île. Originaire des Balkans, Tannhauser a été capturé alors qu'il était enfant par les Turcs pour devenir janissaire, le corps d'élite de l'armée ottomane.

Après des années de services aux ordres du sultan, il décide de prendre sa retraite et devient marchand d'armes, mercenaire et trafiquant d'opium. Il est contraint de retrouver l'horreur de la guerre et d'offrir son aide à la Religion, ceci afin d'aider une jeune comtesse d’origine maltaise à retrouver son fils perdu.

Les Chrétiens, au nombre de 9 000, retranchés dans les Forts Saint-Elme et Saint-Ange, vont devoir faire face aux trente mille féroces « Lions de l'Islam », pendant les cinq mois du Grand Siège de Malte.

Dans le même temps, l'ordre de Saint-Jean a rendu l'église romaine jalouse de son pouvoir et de ses immenses richesses. L'Inquisition envoie donc l'un de ses agents les plus efficaces, Ludovico, pour démanteler La Religion et la plier aux volontés papales.

En lisant LA RELIGION les filles, je me suis surpris à penser au film de Terrence Mallick LA LIGNE ROUGE


Avec ses voix off omniprésentes, un film qui propose certes quelques moments de poésie suspendus mais qui procurent aussi son lot de bâillements compulsifs.

Je trouve ce film artificiel en ce sens que je doute qu'un soldat au milieu de la mitraille se mette à deviser métaphysiquement avec lui même sur le sens de la vie.

Je crois surtout qu'il mène une lutte avec ses intestin et sphincter pour éviter de chier dans ses braies.

Mais que l'on me préserve de vivre un tel moment...

Et pitou
Le Spielberg bien connu avec son morceau de bravoure, débarquement filmé caméra à l'épaule, sans musique, sans effets ou presque, socle sur lequel repose le film, plus inégal par la suite...

Des soldats sans pensées propres sinon une peur suintante, hagards qui se font faucher en rang...

Et bien LA RELIGION  balance en permanence entre ses deux visions, la boucherie généralisée entrecoupée de quelques instants de beauté irréelle et d'interrogations philosophiques bien senties. 

LA RELIGION est un livre impressionnant mais qui dégage par moment une sensation de trop plein. Trop de tripes, d'instinct de mort soulignés par une plume trempée dans le sang, la merde et les viscères. 

Si vous en étiez restés à cela : 

Diantre messire, en garde, je taille, j'estoque, argh je me meurs...
Oubliez. Pas de cuissardes et caleçons poutres apparentes, on est plutôt dans l'armure qui gratte, qui infuse, qui fait bouillir le pauvre corps martyrisé prisonnier de sa tôle.

Sans oublier d'entonner la ritournelles des blessés et mutilés. 

L'écriture est impressionnante  on a l'impression d'y être, parfois le cœur au bord des lèvres, le rendu est parfaitement saisissant mas un brin complaisant et les batailles se succédant sans discontinuer, le procédé vire parfois à la succession lassante. 

Heureusement, l'auteur ménage des moments de calme improbable avec l'Amuuuuuuuuuuur, le vrai qui se pointe. Du SEEEEEEEEEEEEEEXXXXXXXXXE aussi, à faire passer un épisode GOT pour un pov' téléfilm de la 6 des temps glorieux et déjà lointains...

Tim Willocks est un polardeaux à la base, et un bon paraît-il (je n'ai point lu) et il sait instiller un véritable suspense. Il sait aussi restituer le contexte par petites touches sans être platement scolaire. 

De la belle ouvrage, un brin écœurante un peu comme son troisième Kouign Aman d'affilée... Mais la puissance de la plume emporte le lecteur malgré un dénouement un chouïa décevant.

Et on se dit ma foi, on a bien fait de naître aujourd'hui et que les religions servent à merveille de prétexte à se massacrer joyeusement sans faillir.

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