mercredi 2 juillet 2014


" Ph'nglui mglw' nafh Cthulhu R'lyeh wgah' nagl fhtagn

- Enfin à peu de chose près. Gloire au Grand Ancien mes frères stagiaires
- Heu, j'suis tout seul votre bloguerie
- Tais toi Nutello ! Redoutons l'immémoriale créature venu du fond des âges, dimensions, espace temps, ténèbres démoniaque et toutikiki... Cthulhu j'implore ton nom 
- Gloire à toi Luc, non, Coututlou, ha c'est pas facile! Chatoulou...
- Cthlhu, jeune Nutello, Cthulhu


Je sais pourquoi je n'aime pas les fruits de mer. Saloperie va !
- Heu dites moi votre bloguerie ?
- Hum...
- Z'avez parlé d'un sacrifice humain votre bloguerie...
- En effet pour réveiller Cthulhu, faut un peu plus que le morning de RTL 2
- Mais heu votre bloguerie, il n'y a que vous et moi là...
- Il est vrai, jeune Nutello, il est vrai...
- Nan, votre bloguerie, pitié, argnkjklh...."

Bon. le temps que l'ami poulpe se réveille, nous pouvons aborder le cas Lovecraft. 

Or donc HP Lovecraft, écrivain américain, respirant la joie de vivre, souriant les jours de fêtes, heu attendez, je vérifie mes notes... Nan  en fait : ne souriant jamais. Donc Lovecraft a écrit des récits fantastiques où de pov' mortels sont confrontés à des monstres incompréhensibles qui finissent par broyer cette fragile humanité à coup de démences subites et suicides spontanés. 


Les commissures de mes lèvres ne se sont jamais, JAMAIS !, infléchies vers le haut...
Lovecraft a créé un bestiaire fantasmagorique bien dégueulasse où d'abominables créatures venues du fond des âges [temps antédiluviens où elles régnaient en maître sur notre monde] dorment. Attendant le réveil, réveil hâté par des nécromanciens. 

J'ai peu lu Lovecraft. L'AFFAIRE DEXTER WARD, LE MYTHE DE CTHLHU, et c'est à peu près tout. Tout d'abord l'oeuvre de Lovecraft est composées de nouvelles et vous connaissez mes préventions envers ce genre littéraire. En fait, je ne suis pas un si grand fan de Lovecraft, l'écrivain hein. Parce que l'homme, misogyne, xénophobe, antisémite était un sale con médiocre. 

Par tronche, Lovecraft a un côté fascinant dans ses écrits, c'est sa radicalité. L'homme n'a aucunes chances. Non. Vraiment aucunes. Comment vous dire, l'humanité face à Cthulhu et ses potes a encore moins de chance qu'un terroriste face à Steven Seagal... 

De plus si le mec qui aperçoit une lueur verdâtre  dans sa cave, qui entend des psalmodies à glacer le sang, se dit "tin si on allait voir..." Il y met un peu du sien...

J'ai moi même vécu dans ma chair cette lutte sans espoir. En effet rôliste, j'étais (je le suis encore) et je masterisais dans ma folle jeunesse le jeu de rôles L'APPEL DE CTHULHU. Je voyais mes joueurs se débattre et finir par abdiquer en sanglotant, abandonnant leurs personnages à leurs tristes sorts. Démence où mort (atroce de préférence), le seul choix possible est de reculer la fatale échéance.

Mais Foin de nostalgie...

Or donc HP Lovecraft est surtout pour moi l'occasion de vous parler de ce bouquin : 


« J’ai lu le livre qui rend fou. Le Necronomicon. Et aujourd’hui ils m’ont enfermé. Qui que vous soyez, où que vous soyez, si vous tombez sur un exemplaire de ce livre démoniaque, croyez-moi : fuyez-le, brûlez-le – même si cela ne suffira pas à le détruire – mais par pitié : ne l’ouvrez pas…»


David cherche à comprendre les raisons qui ont poussé un de ses camarades à perpétrer un carnage abominable sur le campus de Laval, au Québec. 
Retrouvant les œuvres récemment empruntées par cet étudiant, David se voit piégé à sont tour par les livres maudits, dont le fameux Necronomicon de l’écrivain H.P. Lovecraft … Pris dans l’univers du romancier, il bascule à son tour…



Ah les aminches, le NECRONOMICON. Supposément écrit par un Arabe a moitié fou, sur de la peau humaine qui rend complètement cintré à sa lecture. 

La plus belle création de Lovecraft. Enfoncé Sherlock Holmes, si vous voulez mon avis, quant au mythe plus vrai que réel. Le nombre d’occurrences sur google est phénoménal. Lovecraft, lui même, fut dépassé par sa création. 

David, le héros du PIÈGE DE LOVECRAFT, va chercher ce livre, éperdument même s'il sent qu'il perd pied et qu'il se rue à sa perte. 

Ce qui est pratique avec les livres composés "à la manière de" est que l'on peut attribuer les fautes de l'ouvrage au modèle inspirant. Ainsi si l'on peut légitiment penser qu’Arnaud Delalande a sorti son dictionnaire de synonyme pour nous assommer de toutes les déclinaisons possibles de peur, angoisse, terreur etc. La faute n'en revient-elle pas à LOVECRAFT qui n'a jamais donné dans la sobriété ?

Ouaip. Lovecraf a un gimmick, placer le plus possible d'adjectifs dans un paragraphe : 

"Le hurlant abîme crépusculaire étincela devant lui, il se sentit impuissant dans l’étreinte informe du conglomérat de bulles irisées. En avant, le petit polyèdre kaléidoscopique filait à vive allure, et dans le vide bouillonnant, un développement et une accélération du vague système tonal semblèrent annoncer un paroxysme indescriptible et insoutenable. Il pressentait ce qui allait arriver – l’explosion monstrueuse des chants walpurgiens, qui concentraient dans leur sonorité cosmique toute l’effervescence primitive, fondamentale, de l’espace-temps qui couve derrière les sphères de matière amoncelées, et jaillit toutefois en réverbérations rythmiques qui pénètrent atténuées tous les niveaux d’être et confèrent partout dans les mondes une terrible signification à certaines époques redoutées.

Mais tout cela disparut en un instant."
LA MAISON DE LA SORCIÈRE

Donc si l'on trouve le style d'Arnaud Delalande un poil chargé, il reste d'une simplicité bienvenu face au foisonnement étouffant Lovecraftien.

Les protagonistes du PIÈGE DE LOVECRAT ont une psychologie sommaire ? Itou mon potou.

Lovecraft ne s’embarrasse pas de psychologie. Ses personnages sont falots, tous du même moule. Ses personnages sont là pour ressentir. Ce qui compte c'est leur réaction face aux odeurs, aux bruits et enfin à la vue proprement insoutenable des monstruosités des abysses.

Bref le héros du PIÈGE DE LOVECRAFT vous semble un brin transparent, et bien c'est un héros typiquement Lovecraftien. Son caractère est peu flamboyant mais son destin est tragique et hors du commun.

Cela étant dit, le plus fort dans Lovecraft est la construction de ses livres, et LE PIÈGE DE LOVECRAFT est admirablement charpenté. Les chapitres se répondent et le dénouement...

Le dénouement est surprenant. Et comme je ne veux pas spoiler, je dirais qu'il est fortement inspiré d'un autre livre totalement étranger à l'univers de Lovecrat, un livre magistral que Delalande ne cite pas mais je veux bien lui accorder le bénéfice d'une coïncidence logique. En effet Arnaud Delalande est un écrivain et ce dénouement doit travailler en profondeur tout ho(fe)mme de plume qui se respecte.

King ainsi en son temps...

Transition subtile pour vous dire que Delalande imagine une confrontation particulièrement réussie et réjouissante de David son héros tragique et Stephen King que l'on voit comme l'héritier putatif de Lovecraft. 

[A tort. La psychologie des personnages de King est poussée et fouillée jusqu'à l'os. Lovecraft ignore les personnages féminins, rien de cela est chez King. Pas de sexe chez Lovecraft, hygiéniste obsessionnel, il est même nié. Le sexe est parfois l'un des ressorts Kingien, jamais évacué en tous cas]

Ce passage est excellent et Delalande réussit le tour de force d'un hommage ambigu mais réel à l'une de ses idoles sans tomber dans le panégyrique.

Pour conclure, pour un dénouement surprenant et grinçant, un livre bien foutu qui procure un vrai plaisir de lecture qui t'oblige à tourner les pages (je l'ai claqué en 4-5 jours) je conseille ce bouquin. Encore plus aux fans de Lovecraft (Sandrine si tu me lis, fonce ! Ce livre est idéal pour l'été...)

A Y EST. 

IL SE RÉVEILLE LES AMINCHES. CE TREMBLEMENT DANS LES SOUBASSEMENT DE NOTRE BOULE BLEUE. CETTE INNOMMABLE,  INSONDABLE, INSOUTENABLE, D'AUTRES TRUCS EN ABLE, CRÉATURE REVIENT. ADMIREZ ET TREMBLEZ DEVANT LA PUISSANCE TERRIBLE ET MERVEILLEUSE DU GRAND CTHULHU : 

Ah quand même... Tu n'est pas mort en vain Nutello !


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