vendredi 7 mars 2014

... Il va beaucoup plus vite, indéniablement.

Mesdamessieurs... Aujourd'hui, le prix Goncourt !!!!!!!!!!!!

Depuis 1903, des gens distingués, légèrement chenus, élisent, en toute indépendance 'videmment, le meilleur roman de langue française de l'année.

Quelle est leur légitimité ? Mais voyons, ils sont D.I.S.T.I.N.G.U.E.S

La folie de la jeunesse et de la diversité !!
Comment ça marche ? Une short list de la crème des romans est établie. En toute indépendance 'videmment. Loin des renvois d'ascenseurs et d'escaliers, sans se soucier de l'équilibre subtil entre maisons d'édition (les trop fameux Galligrasseuil) et des jeux de pouvoirs ! Game of Books en gériatrie ! 

La short list se raccourcit à une main de livres. Ils gueuletonnent et après le Cointreau, ils lauréatent. Hop ! A l'année prochaine.

Et ce sans faute de goût. Ainsi en 1932, ils choisissent LES LOUPS de Guy Mazeline. Ah ah ! Ça claque hein... Bon ils auraient pu opter pour VOYAGE AU BOUT DE LA NUIT... Et 7 femmes nommées sur plus d'une centaine de prix attribués ! Un prix sévèrement burné...

Bon vous m'direz, on s'en bat les joyeuses non du prix Goncourt ? Certes. Mais si un livre Goncourté n'est pas obligatoirement un bon livre, il n'est pas forcément mauvais non plus... 

Au sortir de la Première Guerre mondiale, deux anciens poilus, Albert et Édouard, font face à l'incapacité de la société française de leur ménager une place. Ils mettent au point une escroquerie qui prend appui sur l'une des valeurs les plus en vogue de l'après-guerre : le patriotisme.

Ah nos pioupious  les héros de toute une nation. Enfin sur le papier, car dès qu'ils sortent des imprimés, des figures théoriques et générales, on les aiment beaucoup moins les rescapés... A vrai dire, ils gênent un peu. 

AU REVOIR LA-HAUT illustre merveilleusement ce décalage honteux entre un patriotisme racoleur et la réalités des faits : on s'en cogne des revenants des tranchées. Une illustration parfaite de cette pertinente Wilderie : " Le patriotisme est la valeur des brutes"

Picaresque, hautement romanesque, pas étonnant que certains ont tordu le nez  devant l'attribution du Goncourt 2014. A un auteurs de polar en plus, argh !!!

Or donc Albert et Edouard sortent vivants de la boucherie. Disons plus justement que leurs fonctions vitales sont toujours viables. Pour le reste, sont un peu morts quand même, l'un traumatisé, au-delà même du traumatisme, l'autre, et bien... Je n'en dirai pas plus.


Celui qui s'en sort bien, les boutons de la redingote impeccables et la moustache frisante, c'est la capitaine D'Aulnay Pradelle. une belle figure de pourriture infâme qu'çui-là. 

Les premiers vont vivoter sordidement tandis que le beau capitaine s'en va vers les sommets à coups de crapuleries bien assumées.


Cependant Edouard a un don, il dessine comme un génie et il a une idée lumineuse, malhonnête, si cintrée qu'elle pourrait bien marcher. Nos deux gueux vont bien sûr recroiser le chemin du Pradelle.

C'est un excellent bouquin que cet AU REVOIR LA HAUT ! Bien (vraiment bien) écrit. Un style coupant tel un scalpel ciselant une chair morte. Les premières pages sont ainsi franchement saisissantes...

Pierre Lemaitre choisit son camp bien sûr et il force le trait... Pas tant que ça. Il nous décrit minutieusement cette ambiance de retour des héros tant qu'ils restent polis, silencieux et qu'ils présentent bien. Ecoeurant ? Un brin. 

Enfin AU REVOIR LA HAUT est un gros pavé, ça peut servir : 



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