samedi 29 mars 2014

Mais surtout la littérature française et c'est pas près de s'arranger : 



Pendant un an, Annie Ernaux a tenu le journal de ses visites à l’hypermarché Auchan du centre commercial des Trois-Fontaines situé en région parisienne.

Moi je dis ça fait trop envie... C'est vrai quoi, un journal de bord des courses à Auchan. Trop de la balle !

Bon... Je ne l'ai pas lu et c'est un peu facile de critiquer sans l'avoir lu. C'est vrai. Mais t'in ! Que c'est bon !

C'est pas le tout mais c'est un blog sérieux Messieursdames et je me dois de chroniquer des œuvres que j'ai lu gueldiguiou !

Donc z'aujourd'hui les aminches deux écrivains, ostracisés, rejetés par la critique, rétifs aux honneurs et absents des palmarès : 
J'aime la vie et les fous rires incontrôlés

Michel Houellebecq, les filles. Le plus connu des écrivains français. Exilé fiscal fuyant la petitesse française, Michel a inventé une écriture que je ne nommerai "à plat".

Oui j'aime bien Mich Mich. J'ai lu quasiment tous ses livres et s'ils n'exhalent pas un amour profond de l'humanité, ils sont admirablement construits et bénéficient tous de cette musique Houelbecquienne, ce faux rythme. Cette écriture neutre si copiée, enviée mais jamais réellement égalée.

Bon je ne vais pas chroniquer tous ses livres parce que : 
  • j'ai la flemme
  • j'ai la flemme.
Nan. Alors ce ne sera pas PLATEFORME, je ne l'ai pas lu, du moins pas en entier. Pas pu le finir. Mais çui là est mon préféré : 



Daniel vit au début du xxie siècle. Il rédige son autobiographie, en fait, son « récit de vie ». Il y raconte sa carrière d'humoriste, ainsi que sa vie intime et ses relations avec une secte, les Élohimites. De nombreux siècles plus tard, deux de ses descendants clonés, Daniel24 et Daniel25, lisent le récit de vie de Daniel et y ajoutent leur propre commentaire.

Le roman est structuré en trois chapitres :
I. Commentaire de Daniel24
II. Commentaire de Daniel25
III. Commentaire final, épilogue



Quand Michou se frotte à la science fiction, cela donne un récit hors norme. On ne trouvera point dans ces pages de rebondissements bondissants prémâchés mais une réflexion sur la vie, l'amour, la postérité... Et c'est passionnant. Chaque clone doit écrire sa vie pour que le suivant puisse s'approprier les souvenirs du Daniel originel. Qui est un homme banal, promis à la vie éternelle mais qui n'en fait rien. Ce roman est fascinant dans sa construction impeccable. Il est aussi éminemment romanesque, épique alors que le style reste neutre, "blanc", quasi sans souffle. 

Houellebecq a lui même adapté son livre sur grand écran. L' a dû faire 20 entrées. Et au vu du résultat, c'est déjà beau. Un navet de la plus belle eau. Je ne l'ai pas vu en entier, on dirait un film d'auteur hongrois dépressif tourné sous la dictature communiste... Reviens à la machine à écrire vieux, le travelling c'est pas pour toi...

'Videmment, faut adhérer à l'écriture Houellebecquienne, c'est loin d'être un écrivain consensuel, malgré ses ventes faramineuses et son prix Goncourt (excellent itou). C'est là tout le paradoxe de ce misanthrope. on le sent, Houellebecq aurait préféré être Mick Jagger que ce Céline aux petits pieds et physique ingrat. Tant mieux pour la livritude ! L'a du reste tâté de la chanson, Michel, et hum... Reviens à la machine à écrire vieux, le synthé c'est pas pour toi... 

Et notre autre invité du jour, notre rebelle, notre écrivain maudit, refusant le brouhaha médiatique et préférant la confidentialité sans compromission : 

J'aime faire la fête avec mon ami Michel !
Philippe Djian, écrivain et parolier (il écrit les textes de Stephan Eicher) 

Il faut le dire, au début Philou n'était pas vraiment le chouchou de l'élite critiquarde de la rive gauche. L'était même un poil (poil ras hein, faut pas déconner non plus) méprisé pour ses outrances genre 37,2 ° LE MATIN. 

Et puis, et puis, le vent a tourné et les tourneculs avec. J'ai suivi le vent itou. 

Djian est adepte de ce que l'on pourrait appeler la césure...

" - Pardonnez mon outrecuidance votre munificente Blogueurie. Astre solaire dans une longue nuit de ténèbres enténébrées. Boussole, phare de la pensée occidentale. Maître yogi de la transcendance transcendantale orientale.
- Oui jeune stagiaire? Granolo c'est ça ?
- Oui votre blogueurie, je suis un peu perdu...
- Perdu ?
- Oui votre Blogueurie, vous avez maintes fois souligné, lors de nos réunions de groupe, votre rejet de la "littérature officielle", la littérature sans estomac selon le livre de Pierre Jourde, ce sont vos propres mots. Et là, quand même, votre Blogueurie, on est en plein dedans...
- Certes Granolo, je comprends ton désarroi mais...
- Ce sont même les têtes de pont de la littérature des salons en ville, des suppléments littéraires, de France Culture, Inter et Télérama.
- j'entends bien Granolo mais...
- Ce ne sont pas votre ironie glissante et vos coups d’œil convenus qui vont masquer cette contradiction irréductible qui met à bas tout le système de votre pensée..."


Il s'est pris un piano assis et c'est pas un détail pour lui.
Ahem... Donc Djian pratique la césure narrative. La page tourne et paf tout a basculé. Djian applique souvent ce gimmick. Un peu trop ?

Je ne sais, je n'ai pas lu beaucoup Djian. J'ai commencé à l'apprécier en dévorant la série DOGGY BAG construit comme une série télévisée, les chapitres sont des épisodes et chaque tome correspond à une Saison. Pas mal. Mais le top de Djian, à mon humble avis : 


Francis est un écrivain à succès, meurtri par l'existence. Sa femme et l'une de ses deux filles sont mortes devant ses yeux. À soixante ans, il est maintenant installé au Pays basque où il a mis de côté ses derniers remords en se remariant. Mais voilà que sa fille Alice, qu'il chérit plus que tout, disparaît brutalement et brise ce fragile équilibre. De la forteresse mentale qu'il se construit pour ne pas s'effondrer, il va découvrir un monde sans pardon possible.

Voilà un 'tin de bon bouquin. Le style de Djian, sa psychologie affinée et son sens du récit sont portés à leur firmament. D'ailleurs c'est avec cet opus que Phil va découvrir les délices d'une critique béate, des bêlements enthousiastes au Masque et la Plume. 


Une fois de plus au delà du style qui semble simple mais se révèle inimitable, c'est le romanesque qui me permet d'adhérer à la prose Djinienne. Si vous ne voulez en lire qu'un, lisez çui là. 

Ou pas... On s'en sort très bien sans Houellebecq et Djian. Juste que ce serait dommage. Alors que concernant Marc Levy, reprenez plutôt du dessert...


Repose en pièces Granolo...

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